« Hunger – Une histoire de mon corps » par Roxane Gay

Synopsis :

« Si vous êtes une femme et que vous vivez aux Etats-Unis ou dans un pays occidental ; si vous êtes obsédée par l’idée de manger trop ou de ne pas manger assez (c’est plus rare) ; si vous utilisez des mots comme « craquer » et « péché mignon » – ces mots qui nous inspirent un sentiment de honte et destinés à mettre nos corps au pas, il est fort probable, et ce quelle que soit votre silhouette, que vous entretenez un rapport à la nourriture frisant le fétichisme. A celles qui rentrent dans ce modèle de plus en plus étriqué, félicitations ! Les vêtements sont coupés pour vous, les producteurs de chou kale vous adorent et l’opinion publique avec eux. Les autres risquent de rester dans l’ombre, à l’endroit précis où l’auteur de ce livre voulait se trouver.

Dans « Hunger », un essai courageux et sans concessions, Roxane Gay retrace comment une agression sexuelle subie dans son enfance l’a conduite à prendre volontairement du poids afin d’être invisible et par conséquent « en sécurité » . Dès le début de son livre, elle recommande à ceux qui ont soif de témoignage triomphant sur la perte de poids de passer leur chemin. Pourtant Hunger n’en est pas moins un triomphe, car, à travers l’expérience de Roxane Gay, nous apprenons une leçon fondamentale : nous devrions tous faire preuve de davantage de bienveillance envers la réalité du corps des autres et nous réconcilier avec le nôtre.

Mon avis :

J’ai choisi ce service de presse intitulé « Hunger – Une histoire de mon corps » pour m’encourager dans la poursuite de mes objectifs de perte de poids en ce début d’année 2019. Cet essai ne fait pas particulièrement écho à mon expérience du surpoids mais il a le mérite d’être sincère.

Je n’ose imaginer la force que Roxane Gay a dû puiser en elle pour écrire ce texte :O. Alors qu’elle n’était qu’une très jeune fille, une agression sexuelle va modifier l’image qu’elle a d’elle-même au point de modifier volontairement son apparence physique afin de mieux se protéger du regard des hommes. Depuis, elle semble s’accepter comme elle est et invite son lectorat à faire la même chose malgré les diktats imposée par la société moderne. Cette mise à nue est extrêmement vraie, touchante.

Date de sortie : 10 janvier 2019
Éditeur : Denoël
Collection : IMPACTS
336 pages
Site internet sur la maison d’éditions : http://www.denoel.fr

Hippie de Paulo Coelho

Synopsis :

« Dans son roman le plus autobiographique, Paulo Coelho nous fait revivre le rêve transformateur et pacifiste de la génération hippie du début des années 1970. Paulo est un jeune homme aux cheveux longs qui souhaite devenir écrivain. Fuyant la dictature militaire brésilienne, il part faire le tour du monde à la recherche de liberté et de spiritualité. À Amsterdam, il rencontre Karla, une jeune Hollandaise qui n’attendait que lui pour s’envoler vers la nouvelle destination phare du mouvement hippie, le Népal, à bord du fameux « Magic Bus ». Cette traversée de l’ Europe sera le début d’une extraordinaire histoire d’amour et d’une quête de vérités intérieures qui les conduiront, eux et leurs compagnons de voyage, à adopter un nouveau regard sur le monde ».

Mon avis :

Le dragon dévoreur de livres est vorace. Il n’aime pas rester sur un échec et moi non plus… Je n’aime pas du tout que l’on me dicte comment réfléchir sur le sens de la vie mais en me promenant longuement dans les rayons de la Fnac à Nice, j’ai fini par attraper « Hippie ». Le thème et les couleurs vives de la couverture m’ont rappelé la décoration de ma chambre lorsque j’étais étudiante.   #nostalgie

J’ai cru que parce que cet ouvrage était autobiographique, il me conviendrait mieux. J’étais pleine de bonne volonté en m’intéressant aux références bibliographiques semées par l’auteur brésilien. J’ai apprécié sa volonté de se tenir éloigné des clichés dont souffrent tant les années 1970. Mais… mais j’attendais tellement plus de détails. Ce n’est pas assez fouillé pour moi ! Je suis née en 1986, alors je comptais sur monsieur Paulo Coelho pour combler mes lacunes et m’en apprendre davantage sur ce courant de contre-culture. Puisqu’on me demande mon opinion, l’histoire d’amour n’a rien d’extraordinaire en soi même si je me suis parfois reconnue dans le caractère indépendant voir indomptable de Karla. Plus rageant encore , le voyage en bus arrête le lecteur en Turquie et pas au Népal 😦 .

Conclusion : J’aurais essayé mais je pense que l’univers de Paulo Coelho n’est pas fait pour moi.

Date de sortie : 6 juin 2018
Editeur : FLAMMARION
Collection : Littérature Etrangère
320 pages
Site internet  : https://editions.flammarion.com

Positif de Camille Genton

Synopsis : 

« Camille, vingt-cinq ans, entrepreneur à la tête d’une agence de communication, partage son temps entre soirées de fête excessives et projets ambitieux. Un soir de Nouvel An, il croise le chemin de Marc-Antoine, avec qui  il vit un début d’idylle, en toute insouciance.

Deux semaines plus tard, alors que les deux amoureux décident de faire un test de dépistage de routine pour se prouver leur engagement, il apprend qu’il est séropositif.

Comment surmonter pareil choc  ? Comment gérer les réactions de son partenaire et de ses proches, le choix du médecin et de la thérapie, les effets secondaires du traitement, et, plus largement, la stigmatisation qui accompagne les séropositifs au quotidien  ?

Au fil de ce récit frappant, porté par une plume incisive, Camille Genton nous raconte étape par étape son apprentissage de la maladie, et son combat pour continuer à vivre et aimer normalement ».

 

Quelques mots sur l’auteur : 

« Né en 1985, Camille Genton a cofondé l’agence de communication et d’événementiel « Les Mauvais Garçons ». Passionné par la gastronomie, il gère depuis 2011 plusieurs restaurants parisiens. Il est aussi impliqué dans le milieu associatif, notamment comme membre de l’association LINK qui lutte contre le Sida ».

 

Mon avis :

Il n’y a aucun doute, Camille GENTON a écrit ce roman autobiographique avec ses tripes ! Sa plume est vive et c’est tant mieux pour les lecteurs / lectrices qui, comme moi ne savent pas grand chose sur ce qu’implique d’être séropositif, au quotidien. Je ne peux pas vous le cacher plus longtemps, j’ai A-DO-RÉ les passages où C. s’adresse directement à ses proches… (Je me retiens de ne pas tout vous dévoiler pour que vous ayez envie de vous procurer cette oeuvre). Si j’étais capable de pleurer en lisant, j’aurais surement versé ma petite larme suite à ces paragraphes en italique.

A un moment donné, il décrit avec sincérité, le choc que la nouvelle a eu sur ceux et celles qui tiennent à lui et là encore, c’est très émouvant surtout quand on sait à quel point la relation amoureuse entre Camille et Marc-Antoine est sérieuse, solide.

Le témoignage de Camille est précieux parce qu’il est inédit, mais aussi parce que le principal intéressé sait, comment dédramatiser la maladie. J’ai beaucoup d’admiration pour les personnes qui en sont capables et j’essaye autant que je peux de prendre exemple sur elles.

Ce livre engagé est un coup de pied dans la fourmilière de l’administration et du domaine des finances… Ce n’est pas le même contexte mais je sais à quel point il est épuisant d’avoir à se justifier, à faire ses preuves au sein de la société française quand on est différent, puisque moi-même je suis handicapée moteur.

 

Date de sortie : 6 septembre 2017
Editeur : JC Lattés
Collection : Littérature française
288 pages
16€ / 10,99€
Sites internet : http://www.editions-jclattes.fr / https://www.netgalley.fr

Hillbilly Elegie (JD Vance – Editions Globe – Traduction Vincent Raynaud)

Dans ce récit à la fois personnel et politique, J.D. Vance raconte son enfance chaotique dans les Appalaches, cette immense région des États-Unis qui a vu l’industrie du charbon et de la métallurgie péricliter.
Il décrit avec humanité et bienveillance la rude vie de ces « petits Blancs » du Midwest que l’on dit xénophobes et qui ont voté pour Donald Trump. Roman autobiographique, roman d’un transfuge, Hillbilly Élégie nous fait entendre la voix d’une classe désillusionnée et pose des questions essentielles. Comment peut-on ne pas manger à sa faim dans le pays le plus riche du monde ? Comment l’Amérique démocrate, ouvrière et digne est-elle devenue républicaine, pauvre et pleine de rancune ?

 

Un livre qui n’est pas un roman mais qui est pourtant écrit pareillement, une autobiographie chaude et vivante, une épopée humaine pour sortir des cases sociales, pour échapper aux écueils d’une société, d’une économie, des lois, de la prédisposition sociétale, de la famille et des liens du sang…
Loin des images habituellement sombres et sordides de cette région des États-Unis, la ruralité apparaît ici comme un lien, une union et une communion de la famille: elle existera toujours.
Ce roman autobiographique de JD Vance est porteur d’espoir ; un espoir parfois « euphorique », souvent teinté de doutes.
Livre d’une remise en question des principes de l’hérédité, livre de la réussite Hillbillie Elegie derrière son aspect  » l’ American Way of Life existe, regardez ce que j’ai réalisé…’ dénonce une autre forme de ségrégation, les aspects d’un isolement social, les problématiques économiques des USA depuis quelques décennies, évoquant ses désastres monétaires et ses événements dramatiques pour expliquer la gestion politique du pays et ses répercussions sur certaines minorités.
Hillbilly Elegie met à l’honneur la volonté, l’importance de la famille et le refus de l’inéluctable. Véritable roman d’apprentissage, cette autobiographie d’une Amérique en détresse, playdoyer contre la misère ouvrière est un Candide des Appalaches, un Lettres Persanes made in USA.

Une Vie de Simone Veil

Synopsis : 

« Simone VEIL accepte de se raconter à la première personne. Personnage au destin exceptionnel, elle est la femme politique dont la légitimité est la moins contestée, en France et à l’étranger ; son autobiographie est attendue depuis longtemps. Elle s’y montre telle qu’elle est : libre, véhémente, sereine ».

 

Mon avis : 

Simone VEIL est née le 13 juillet 1927 et est décédée le 30 juin 2017. J’ai été très peinée d’apprendre sa disparition alors lire son autobiographie, c’est ma façon à moi de lui rendre un dernier hommage. ( J’ajoute que je vais me renseigner sur l’adresse exacte où vivait la petite Simone à Nice puisqu’il semblerait que je vive à proximité ).

Le style d’écriture est assez « classique » mais fluide. Je vous assure que, plus on progresse dans la lecture d’Une vie, plus on trouve cet ouvrage passionnant. Je suis satisfaite du fait que madame V. ne se soit pas étendue sur sa déportation dans un des camps de la Mort mais plus sur ce qu’elle a accompli après avoir survécu à l’horreur absolue. Grâce à elle, je vais explorer la piste des Justes de France que je connais mal… Par contre, je m’attendais à ce qu’elle évoque avec précision les raisons de son engagement en faveur de l’Interruption Volontaire de Grossesse ou IVG alors que ça n’a pas été le cas.

J’ai aimé retrouver les noms des politiciens que je voyais à la télé dans les années 1990. Les débats à l’assemblée nationale me rappelleront toujours les discussions sérieuses du mercredi après-midi, que j’avais avec mon grand-père maternel.

En conclusion, j’écris que ce témoignage livré avec pudeur est très édifiant. Il fait état des agissements et des pensées d’une femme incroyable à laquelle je souhaite de reposer en paix, auprès de son époux.

 

Date de sortie : 26 août 2009
Éditeur : Le Livre de Poche
Collection : Littérature & Documents
343 pages
7,60 €
Site internet de la maison d’éditions : http://www.livredepoche.com

Vous n’aurez pas ma haine d’Antoine Leiris

Synopsis :

« Antoine Leiris a perdu sa femme, Hélène Muyal-Leiris, le 13 novembre 2015, assassinée au Bataclan. Accablé par la perte, il n’a qu’une arme : sa plume.

À l’image de la lueur d’espoir et de douceur que fut sa lettre « Vous n’aurez pas ma haine », publiée au lendemain des attentats, il nous raconte ici comment,

malgré tout, la vie doit continuer.

C’est ce quotidien, meurtri mais tendre, entre un père et son fils, qu’il nous offre. Un témoignage bouleversant ».

 

Quelques mots sur l’auteur :

« Ancien chroniqueur culturel à France Info et France Bleu, Antoine Leiris est journaliste. Vous n’aurez pas ma haine est son premier livre.

Passionné par le théâtre et le cinéma, André Dussollier, après des études de lettres, obtient le premier prix du Conservatoire et débute à la Comédie Française. Il alterne comédies et films d’auteurs, travaillant notamment avec Alain Resnais, qui lui vaudra un César du meilleur acteur en 1998 pour son rôle dans On connaît la chanson, ou encore Éric Rohmer, Claude Sautet, Étienne Chatiliez, JeanBecker, François Truffaut, Bertrand Blier, Pascal Thomas, Volker Schlöndor… En 2015, il reçoit un Molière pour son interprétation de Novecento, monologue d’Alessandro Baricco, qu’il a lui-même mis en scène ».

 

Mon avis :

La quatrième de couverture de Vous n’aurez pas ma haine, m’a immédiatement donné envie de découvrir son contenu. J’ai pensé que vu qu’il s’agissait d’un témoignage, la version audio décuplerait le sens des confidences et de la foule d’émotions ressenties par cet homme, ce mari endeuillé et ce père qui apprend à être bon papa.

La voix virile d’ André Dussollier correspond parfaitement à l’écriture soignée, le style sobre de l’écrivain. Cette collaboration littéraire donne de la profondeur au récit. Le lecteur a vraiment l’impression que monsieur Leiris discute directement avec lui. Ce même effet est renforcé par le fait que nous soyons en présence d’une sorte de journal dans lequel le narrateur décrit son choc après l’annonce de la mort de sa femme ainsi que tous les événements qui précèdent son enterrement.

Pour cette lettre adressée aux terroristes qui ont assassiné son épouse, tout a commencé sur Facebook… Antoine et Melvil son enfant en bas âge, ont fait l’expérience de la souffrance mais c’est l’amour, les souvenirs de moments en famille et l’espoir qui les encouragent à prendre un nouveau départ.

Cette émouvante production écrite est sans doute la dernière que j’écoute pour Audible cette année et c’est une claque ! Je m’estime chanceuse d’avoir eu l’opportunité de lire une histoire si constructive.

 

Auteur : Antoine Leiris. Lu par : André Dussollier. Durée : 1 h 33 min. Version intégrale | Livre audio
Date de publication :12/10/2016. Éditeur : Audiolib
Lien profond : http://www.audible.fr/mt/freetrial/?source_code=VER30DFT1BkSoMe121815000H

J’ai voulu savoir ce que veut dire aimer de Jacques Leboucher

Synopsis :

« Ce livre est né d’une détresse : un homme, le narrateur, devait choisir entre deux femmes. Aimant les deux, il n’a pas su trancher. Et il les a perdues. Egaré, il a voulu comprendre ce qu’il avait vécu, tous ces dons d’amour naguère échangés qui désormais n’existaient plus mais persistaient à le tourmenter. Qu’avaient valu – et signifié – ces dons ? Résolu à poser des questions jusqu’au point de les épuiser, il a fini par aboutir, au-delà de son problème, à la source elle-même, à ce phénomène que appelle amour, c’est à dire, en fait, à la vraie question : Qu’est-ce que cela veut dire aimer ?

Interroger l’amour ! Il ignorait où il s’aventurait ! Il n’a connu que des surprises, d’un bout à l’autre de ces pages et d’une bonne partie de sa vie. Ce livre en raconte l’histoire, celle des questions qui ont surgi quant à ses deux amours, mais aussi et surtout de ses interrogations à propos de l’amour lui-même.

Or, ces dernières l’ont entraîné à mille lieues de son dilemme. Voulant savoir ce que l’amour était, d’où il venait et où il conduisait, il a, sur sa route, rencontré des gouffres. Il s’y est arrêté, les a explorés, et au fond de chacun il a trouvé un clé. Alors, progressivement, il a vu un constat s’imposer. Et ce constat a changé sa vie. Comme il peut changer toute vie.

Cet ouvrage veut en témoigner ».

 

Quelques mots sur l’auteur :

« Jacques LEBOUCHER Agrégé d’Allemand, est Président du Mouvement Hommes, Animaux, Nature et de l’Alliance pour le Respect et la Protection des Animaux ».

Jacques fait parti du cercle de connaissances de ma mère. Je l’ai rencontré autour d’un café pris chez moi afin de nous puissions discuter de son récit autobiographique. Cet entretien était fort enrichissant. Rien ne vaut un échange avec un homme de lettres qui vous lit des passages de son propre livre pour vous donner envie de le dévorer.

 

Mon avis :

Le résumé annonce les confidences d’un homme qui se sent coupable d’avoir fait souffrir deux femmes pour qui, il a eu des sentiments sincères. Il est rare qu’un représentant de la gente masculine s’abandonne par écrit. J’étais curieuse d’être témoin de l’évolution d’un individu capable de transformer une souffrance en une leçon de vie. Malheureusement, j’ai trouvé que la manière de l’exprimer ne faisait pas honneur à ce parcours, à cette réflexion. Il ne s’agit là que de mon avis mais je crois que l’on perd en authenticité. Je m’explique : son raisonnement démontre une certaine intelligence pourtant très vite l’organisation du texte s’est révélée trop académique pour une oeuvre aussi intime.

Cette première constatation me fait rebondir sur une autre difficulté rencontrée pendant cette expérience de lecture. C’est indéniable, l’écrivain a une très belle écriture. Il maîtrise l’usage de la ponctuation. (Je le précise parce que ce n’est pas une chose courante). J’aurais voulu plus de descriptions de décors, de lieux, d’autant que les rares inscrites dans J’ai voulu savoir ce que veux dire aimer, sont empreintes de poésie et d’un souffle printanier qui ne demande qu’à perdurer. J’ai trente ans et j’aurais par exemple aimé me faufiler entre les passants, frôler leurs vêtements à la mode dans les années 1970 ou avoir une chance d’entrevoir la ville de Nice à cette époque. Cela m’aurait sans doute aidé à suivre le fil interrompu des questions que Jacques semble se poser à lui-même plus qu’au lecteur.

Le pêle-mêle de scènes érotiques ne m’a pas dérangé. Je ne pense pas qu’elles dérangeront un lectorat qui est mode oblige, féru de romances incluant systématiquement des rapports sexuels. En revanche, j’ai été gênée par la sous partie qui fait le parallèle entre l’Amour au sens large et le Christianisme. Un grand nombre de religions et de croyances existent. Sans vraiment pouvoir l’expliquer, je me suis sentie prisonnière d’une opinion opposée à la tolérance dans laquelle j’ai grandi.

Je considère que pour que le lecteur se sente proche d’un romancier, il faut veiller à ne pas lui imposer une idée. Je sais maintenant à quel point il est difficile d’écrire sur soi mais mon rôle en tant que critique littéraire est de faire part de mes impressions et de me mettre à la place du lecteur pour souligner toutes les subtilités ou tous les écueils qui font de chaque lecture un moment unique.

En conclusion, j’écris que les thèmes abordés sont très intéressants. Certaines idées auraient méritées d’être davantage développées et d’autres moins. J’ajouterai que les deux parties du livre sont inégales. Les cent dernières pages offrent au lecteur, l’approche plus réaliste qu’il attendait sans pour autant répondre aux questions que son esprit à formulé dans l’air. Vous l’avez sans doute compris, cette lecture me laisse sur ma faim. Comme toujours, j’espère qu’il en sera autrement pour toutes les personnes qui, après consultation de cette critique décideront d’acheter ce livre.

 

Auto-édition. 390 pages
Prix du format imprimé : 18€
Facebook de l’association : https://www.facebook.com/AlliancePourLeRespectEtLaProtectionDesAnimaux/?fref=ts

Comment tu parles de ton père de Joann Sfar

Synopsis :

« Papa est né l’année où tonton Adolf est devenu chancelier : 1933. C’est l’année où pour la première fois on a découvert le monstre du Loch Ness. C’est l’année, enfin, où sortait King Kong sur les écrans. Mon père, c’est pas rien ».

 

Mon avis :

J’ai demandé à lire ce roman autobiographique en raison de l’attachement de J. Sfar pour Nice. J’habite cette ville, j’ai donc pensé qu’il serait agréable de m’y promener en compagnie de cet artiste accompli.

J’ai lu Comment tu parles de ton père en quelques heures. L’écrivain revient sur les questions et les souvenirs réveillés par le décès de son papa. Jeune, il a manqué d’assurance et surtout d’une mère partie trop tôt. L’autorité parentale a été assurée par son père et son grand-père. Les deux hommes ont fait de leur mieux pour l’élever conformément à la tradition hébraïque.

Ce texte rédigé en hommage à ses parents regorge de détails sur la religion juive. On apprend par exemple, qu’aucune photographie n’est gravée sur les pierres tombales afin que les vivants puissent garder une image positive des défunts. Le style d’écriture est indéfinissable. Le niveau de langage est tantôt soutenu, tantôt familier. Le lecteur est tantôt ému, tantôt souriant : en voilà une douce façon de d’évoquer la côte d’Azur ! Un grand merci à monsieur Sfar pour la confiance qu’il accorde à son lectorat.

 

Date de sortie : 17 août 2016. Éditeur : ALBIN MICHEL. Collection : LITT.GENERALE. 160 pages. Prix du format papier : 15€. Prix du format numérique : 10,99€
Site internet de la maison d’éditions : http://www.albin-michel.fr
Facebook : https://www.facebook.com/editionsAlbinMichel/?fref=ts
Twitter : https://twitter.com/AlbinMichel

 

Sa Majesté maman d’Anne B. Ragde

Synopsis :

« De sa mère, Anne B. Ragde a toujours fait un personnage de roman. De ses romans. Pour le plaisir, plus ou moins assumé, de l’intéressée… Aujourd’hui que Birte vit ses derniers mois, allant de lit d’hôpital en rendez-vous médicaux, sa fille n’a plus le choix : fini la mise à distance romanesque. La preuve d’amour, la seule, la vraie, ce sera de raconter sa mère, sans fard, sans pseudonyme. Une femme kaléidoscope, une Majesté du quotidien, capable d’élever seule ses filles, dans le dénuement et l’adoration des belles choses, de créer un festin à partir d’un fond de frigo, de tuer pour un livre ou un tableau de Chagall… Peu encline aux tendresses, certes, mais l’inspiratrice d’une vie, la matrice d’une œuvre.
Riche de cette relation patchwork, la fille fait de la mère un portrait doux-amer. Avec sa part d’ombre. Et son lot de lumière ».

 

Quelques mots sur l’auteure :

« Anne B. Ragde, née en Norvège en 1957, a été professeur de communication à l’université de Trondheim. En 1986 elle publie ses premiers romans pour la jeunesse, puis dès les années 90 des thrillers, ainsi que des romans et nouvelles de littérature générale. Romancière à succès traduite dans une vingtaine de langues, elle a été lauréate des très prestigieux prix norvégiens Riksmål (équivalent du Goncourt français), prix des Libraires et prix des Lecteurs pour sa Trilogie des Neshov ( La Terre des mensonges, La Ferme des Neshov et L’Héritage impossible, parus en 2009 et 2010 chez Balland). Auteur par ailleurs de Un jour glacé en enfer, Zona frigida, La tour d’arsenic, ou encore Je ferai de toi un homme heureux (tous publiés chez Balland), elle fait aujourd’hui avec Sa Majesté Maman son entrée au catalogue de Fleuve Éditions ».

 

Mon avis :

Ma mère a acheté ce livre quelques jours après sa sortie. Elle l’avait commencé mais a arrêté la lecture parce qu’elle avait du mal à savoir quand l’écrivaine parlait d’elle et quand elle évoquait sa maman. Elle m’a demandé si je voulais le lire pour vous alors j’ai accepté ! Le fil des souvenirs mère / fille est flexible et non chronologique mais cela ne m’a pas dérangé.

Sa majesté maman m’a donné l’occasion de découvrir la plume douce / amère de cette romancière. Ce patchwork d’émotions permet au lecteur d’en apprendre davantage sur les défauts du système médical norvégien.

Cet ouvrage est aussi un témoignage d’amour envers la mère d’Anne B. R. Cette femme courageuse, excessive, maniaque n’a jamais vraiment su comment montrer l’immense attachement qu’elle avait envers ses enfants. Même avant de décéder des suites d’un cancer généralisé, Birte ne savait pas quoi faire pour leur faire plaisir tout en faisant preuve d’une grande sévérité. Ce comportement instable peut sans doute être en partie expliqué par le manque de repères familiaux et financiers de ce trio exclusivement féminin. L’évidente détresse affective de cette matriarche est à l’image de ce si bel hommage dont toute la beauté réside dans l’honnêteté.

Cette « biographie » vient d’assurer une place de choix à Anne B. Ragde dans ma bibliothèque. Je pense commander prochainement le format intégral de sa trilogie des Neshov. A très bientôt et belles lectures à tous !

 

Date de sortie : 14 janvier 2016. Éditeur : Fleuve éditions. 317 pages. Prix du format papier : 18,90€. Prix du format numérique : 13,99€. Site internet : http://www.fleuve-editions.fr/livres-romans/

aiMe comme Manuela de Lorenza C.

Synopsis :

« Alors que d’autres iraient chez le psy entamer une thérapie, c’est par l’ écriture que Lorenza C. évacue ses angoisses.

Petite, elle perd sa maman ; maman, elle perd sa petite. Deux évènements qui feraient peur à beaucoup d’entre nous. Sa vie déjà très marquée, le destin s’acharnera encore. Elle écrira d’ autres histoires…

Matérialiser sur le papier l’ aide à digérer tout ce que la vie lui a fait avaler.
Ce livre est un pied de nez au malheur, un sursaut de vie pour sa fille. Le temps d’un livre, la faire revivre…

C’est à l’ aube de ses vingt ans, dans les années 80, que Lorenza met au monde une petite fille hydrocéphale. Le regard des autres, et une condition de vie difficile font qu’elle n’accepte pas le handicap de son enfant… »

 

Mon avis :

J’ai accepté ce service presse car la fillette de l’écrivaine est née avec la même maladie que celle de mon compagnon. A sa naissance en mars 1986, une valve a été posée dans son cerveau afin de réduire les effets d’un trop plein de liquide céphalo-rachidien. Il est un des rares enfants de son époque à avoir survécu au syndrome d’Andy Walker. Autant d’épreuves, ont forgé son caractère mais je peux vous assurer qu’il a le coeur sur la main et qu’en ce qui me concerne, son front proéminent et ses yeux en demi lune lui donneront toujours l’apparence d’un lutin ! Lire Aime comme Manuela, m’a vraiment donné l’impression de vivre une partie de l’enfance de Dimitri. Cette expérience livresque a été l’occasion pour moi de lui poser plus de questions sur ses nombreuses hospitalisations. Je crois qu’après plus de trois ans de vie commune, elle nous a encore plus rapproché.

A peine déballé, je commençais déjà à me plonger dans l’histoire vraie d’une mère démunie face aux différences physiques de son bébé. Ce témoignage est bien écrit. Il est illustré par des photos de Manuela à plusieurs étapes de sa vie. J’ai apprécié la sincérité de Lorenza C. Elle n’utilise pas les mots pour cacher ses émotions. Au contraire, elle se montre honnête vis à vis d’elle-même et du lecteur.

Je vais prêter cet ouvrage à ma belle-mère. Je vous conseille de le lire également car après avoir été confrontée à une telle souffrance, je ressens encore plus intensément la volonté de me battre contre l’insatisfaction ambiante et les préjugés liés à un handicap quel qu’il soit.

 

Date de sortie : 5 février 2015. Éditeur : Saint-Amans. 162 pages. Prix du format relié : 14€. Compte Facebook de l’auteure : https://www.facebook.com/Lorenza.C.78/?fref=ts