Animal de Sandrine Collette

Animal de Sandrine Collette - sur ProseCafé

Synopsis :

« Dans l’obscurité dense de la forêt népalaise, Mara découvre deux très jeunes enfants ligotés à un arbre. Elle sait qu’elle ne devrait pas s’en mêler. Pourtant, elle les délivre, et fuit avec eux vers la grande ville où ils pourront se cacher.

Vingt ans plus tard, dans une autre forêt, au milieu des volcans du Kamtchatka, débarque un groupe de chasseurs. Parmi eux, Lior, une Française. Comment cette jeune femme peut-elle être aussi exaltée par la chasse, voilà un mystère que son mari, qui l’adore, n’a jamais résolu. Quand elle chasse, le regard de Lior tourne à l’étrange, son pas devient souple. Elle semble partie prenante de la nature, douée d’un flair affûté, dangereuse. Elle a quelque chose d’animal.

Cette fois, guidés par un vieil homme à la parole rare, Lior et les autres sont lancés sur les traces d’un ours. Un ours qui les a repérés, bien sûr. Et qui va entraîner Lior bien au-delà de ses limites, la forçant à affronter enfin la vérité sur elle-même ».

Mon avis :

« Animal » est le nouvel opus signé Sandrine Collette. J’ai lu cette histoire oppressante depuis le fond de mon lit. Ce périple dans la forêt népalaise est plein de suspense. J’ai ressenti une grande empathie envers des personnages assez torturés. L’analyse psychologique est très poussée. Je ne connaissais pas la plume de S. Collette qui, je trouve maîtrise parfaitement les mots qui guident nos émotions.

J’appréhendais les scènes de chasse. Je ne voulais pas avoir à lire la mise à mort d’une bête sauvage mais tout s’est bien passé ! Le nerf de ce sombre récit c’est l’ambiguïté du rapport entre l’Homme et la faune environnante. Tout ici est affaire de bestialité.

Si vous avez un autre titre de Sandrine Collette à me conseiller, je suis preneuse ;). On se retrouve dans quelques jours, pour la transmission de mon opinion sur « BAD MAN » par de Dathan AUERBACH :D.

Date de sortie : 7 mars 2019
Éditeur : Denoël
Collection : Sueurs froides
283 pages
Site de la maison d’éditions : http://www.denoel.fr

La vraie vie d’Adeline Dieudonné

La vraie vie d'Adeline Dieudonné - surProseCafé

Synopsis :

« Un huis-clos familial noir. Un roman initiatique drôle et acide. 

Le manuel de survie d une guerrière en milieu hostile. Une découverte.

Le Démo est un lotissement comme les autres. Ou presque. Les pavillons s’alignent comme  des pierres tombales. Chez eux, il y a quatre chambres. Celle du frère, la sienne, celle des parents. Et  celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. Un prédateur en puissance. La mère, est transparente,  amibe craintive, soumise à ses humeurs.

Avec son frère, Gilles, elle tente de déjouer ce quotidien saumâtre. Ils jouent dans les carcasses des voitures de la casse en attendant la petite musique qui annoncera l’arrivée du marchand de glace. Mais un jour, un violent accident vient faire bégayer le présent. Et rien ne sera plus jamais comme avant.

Mon avis :

J’ai acheté le roman d’Adeline Dieudonné chez France-Loisirs, après avoir lu cette phrase du résumé : « Chez eux, il y a quatre chambres. Celle du frère, la sienne, celle des parents. Et celle des cadavres ». Je me suis aussitôt demandé si il était question ici, de cadavres humains ou d’un butin de chasse. Ma curiosité étant piquée au vif, il fallait que l’auteure belge réponde à mes interrogations.

Je défends avec ferveur les droits des animaux alors autant vous dire que tout ce qui concerne leur mise à mort par goût sportif, ça me dégoûte, me révolte aussi… J’ai donc accepté de sortir de ma zone de confort pour lire ce roman coup-de-poing et je ne regrette pas du tout, cette expérience.

Dans ce récit que je trouve énigmatique, le lecteur peut être surpris par le fait que nous nous ne connaissions pas le prénom du personnage principal. Ce texte nous réapprend à saisir l’essentiel de l’information. Les mots et les émotions se superposent afin que nous puissions nous rendre compte de la valeur de l’attachement de la fillette vis à vis de son petit frère, Gilles.

Cette lecture est percutante. Elle traite de la psychose, de la violence, de la culpabilité, de l’amour, d’instinct de survie et surtout de liberté à l’image des nouveaux romans de Nature Writing qui, fleurissent un peu partout sur la blogosphère.

Selon moi, Adeline Dieudonné est une écrivaine à suivre !

Date de sortie : 29 août 2018
Éditeur : L’Iconoclaste
Collection : IC.VERGE
265 pages

Site internet de la maison d’éditions : https://www.editions-iconoclaste.fr

Apocryphe de René Manzor

Apocryphe de René Manzor - Sur ProseCafé

Synopsis :

« Jérusalem. An 30.

Un petit garçon regarde avec rage son père agoniser sur une croix.
Son nom est David de Nazareth,

et ceci est son histoire.

Une fresque épique, violente et émouvante, sur les traces d’un adolescent en quête de justice et de vérité.

Un thriller biblique à couper le souffle, relecture stupéfiante de l’histoire officielle. »

Mon avis :

Grâce au dernier roman noir de René MANZOR intitulé Apocryphe, l’un de mes problèmes de lectrice est résolu :D. Depuis quinze jours, je lisais beaucoup sans ressentir le besoin de mettre par écrit mes impressions. En renouant avec l’écriture cinématographique de l’écrivain / conteur, j’ai retrouvé l’envie de laisser une trace écrite de cette audacieuse lecture !

Roman noir ou thriller biblique ? Choisissez l’expression qui, pour vous, définira le mieux ce texte empreint de doute. L’auteur se base sur les connaissances religieuses que nous avons tous puis sur des protagonistes et des faits réels afin d’asseoir l’idée que dans cette oeuvre de fiction, Jésus a eu un fils. A partir de là, le lecteur doit se montrer très attentif car une foule de personnages va s’associer pour défendre la Terre Sacrée. Pas le temps de s’attacher à qui se soit car les retournements de situation vont vous bousculer.

Le chapitre 24 revient sur Judas dont on dit qu’il a facilité l’arrestation de Jésus… Il démontre la maîtrise du monsieur à l’origine de ce livre. « Apocryphe » revient sur les fondements de la tradition chrétienne en donnant un caractère plus humain, moins divin à leurs représentants. Il nous encourage  à davantage réfléchir sur NOTRE vérité

Date de sortie : 3 octobre 2018
Éditeur : Calmann-Lévy
Collection : Suspense Crime
400 pages
Site internet de la maison d’éditions : https://calmann-levy.fr

Maudite ! de Denis Zott

Synopsis :

« Pour survivre, elle doit faire face à ses pires cauchemars.

Marseille. En face du stade Vélodrome, le dixième étage des Mimosas est en flammes. C’est l’appartement de Tony Beretta, petit dealer mais légende parmi les supporters ultras de l’OHÉME.

Une jeune femme, blessée, parvient à s’échapper du brasier. Luce, seize ans, une gueule d’ange, enceinte jusqu’aux yeux, n’est pas partie les mains vides : elle s’est enfuie avec l’argent et la drogue de Tony.

Et l’argent et la drogue, ça attire du monde. Canari, le flic pourri de la BAC. Les hommes de main de Tony. Ceux du Libyen, jeune caïd qui a pour ambition de renverser les anciens, tel le vieux TOPIN. Et même Yasmina, l’infirmière trop belle pour être innocente, qui veille sur Luce et ses jumeaux. Impossible, pour Luce, d’espérer se sortir seule de ce piège qu’est devenue sa ville.

Mais à qui faire confiance, et comment survivre et protéger ses bébés, quand sa propre mère dit d’elle qu’elle est maudite, et que son ange protecteur pourrait bien s’avérer être un démon ?

Pour trouver la lumière, Luce n’aura d’autre choix que de faire face à ses pires cauchemars ».

Quelques mots sur l’auteur :

« Spécialiste de la communication des collectivités locales, Denis ZOTT travaille comme directeur de cabinet et de la communication à la mairie de Saint-Tropez ».

Mon avis :

L’écran de mon Samsung Galaxy S9 affiche 12h20 ! Il est plus que l’heure de boire un Pastis pour fêter la réussite de Denis ZOTT. Quoi ? Les vacances riment aussi avec apéro, non ? SANTÉ ! (Note du Boss : Avec modération)

J’ai rencontré Denis le 2 juin 2018 au Festival du Livre de Nice. Il m’a confié Maudite avant que celui-ci soit disponible en librairie. Le résumé imaginatif sur la quatrième de couverture m’a tout de suite emballé. Après cette sympathique rencontre, j’ai souhaité prendre mon temps pour découvrir les quartiers chauds de Marseille dans lesquels le grand banditisme, le trafic de drogue et la prostitution sont des pratiques courantes. Dans ce polar anti-mauviettes, tous les excès sont permis et si le lecteur croit avoir tout lu, il se fourre le doigt dans l’oeil. Les révélations et les déconvenues s’enchaînent. La gamine paumée que nous suivons ne peut se fier à personne et jusqu’à la dernière page de ce roman noir charbon, le lecteur craint le pire pour elle. Tous les personnages ont une grande violence en eux et un brin de folie aussi, peut-être. Tony Beretta est pour moi, le protagoniste le plus abouti. On a bien du mal à s’attacher à eux tant leurs agissements sont méprisables mais qui sommes nous pour les juger ? C’est dans cette ambiance déstabilisante voir souvent trash que naissent les jumeaux de Luce. Je trouve que leur simple présence donne davantage de profondeur au récit. Ils sont « son avenir ».

Je ne vous le cache pas certaines scènes peuvent être écoeurantes pourtant je crois dur comme fer que c’est LE moment de visiter cette ville portuaire avec pour guide touristique, le langage cru de l’écrivain. Ça tombe sous le sens puisque toute cette incroyable histoire a commencé après un pénalty raté et que nous sommes en pleine Coupe du Monde. Je ne m’intéresse pas au football, même si je suis satisfaite de la victoire des français en demi-finale mais J’AI A-DORÉ Maudite ;).

Date de sortie : 7 juin 2018
Éditeur : Hugo Roman
Collection : Hugo Thriller
352 pages
19,95€ / 12,99€
Site internet de la maison d’éditions : http://hugothriller.com

Elijah de Noël Boudou

Synopsis :

« ELIJAH. C’est le prénom de mon petit frère. Celui que je lui ai choisi quand on me l’a mis dans les bras. Il est né alors que la violence était devenue une routine à la maison. Mon ivrogne de père terrorisait tout le monde et nous frappait tous les jours, ma mère et moi, sans que personne ne l’en empêche. Jusqu’à ce fameux soir… Quand j’ai eu dix-huit ans. J’ai attendu qu’il soit ivre à nouveau et je l’ai égorgé de sang-froid dans la cave. Hélas, ma mère venait de mourir sous ses coups en me laissant un petit frère pas comme les autres : ELIJAH . Aujourd’hui, il a dix ans et il est handicapé. Je m’occupe de lui depuis sa naissance, je sais mieux que quiconque ce dont il a besoin. Il est mon unique raison de vivre. Ensemble on est plus forts que tout, rien ne peut nous séparer. Mais un jour ILS sont venus chez moi pour le kidnapper. Qui sont ces hommes ? Pourquoi cet enlèvement ? C’est depuis ce moment-là que j’ai perdu toute raison. Je suis devenu un monstre. Comme eux. La traque pour retrouver ELIJAH , qui ne survivra pas longtemps sans moi, a commencé… »

 

Mon avis :

J’ai souvent vu passer ce roman noir entre les mains d’autres blogueurs avant de me décider à le lire. Je remercie grandement Nathalie, l’éditrice des éditions Flamant Noir de me l’avoir envoyé en tant que service de presse. J’ai savouré chaque page d’autant qu’Elijah est le prénom que j’aimerais donner à mon fils, plus tard.

Ne vous y trompez pas, ce livre n’est pas épais mais je doute qu’il puisse vous laisser indifférent(e). Je salue l’initiative de Noël BOUDOU d’écrire sur la trisomie sans que cela puisse inspirer au lecteur, le plus détestable des sentiments humains : la pitié. Je souffre moi-même d’un handicap moteur alors je sais à quel point les préjugés ont la peau dure. On dit infirmité et notre interlocuteur pense imbécilité, c’est tellement réducteur ! Ici, le jeune garçon de l’histoire est très intuitif. Le tandem qu’il forme avec son frère aîné est vraiment attachant en grande partie parce qu’ils s’aiment d’un amour inconditionnel. Le sixième sens des accrocs à la lecture, leur fera sûrement deviner que Gabriel le tuteur d’Elijah, est un assassin qu’on ne peut s’empêcher de soutenir puisqu’il tue les hommes violents. Dans ce climat de haine et de vengeance, le don de soi prime sur la noirceur.

Les personnages secondaires ne manquent pas non plus de caractère. La loyauté de Milo le géant au coeur tendre est émouvante. L’écrivain nous invite à aller à l’essentiel mais j’aurais aimé apprendre à mieux connaître Claire et Aline qui, défendent Gabriel envers et contre tout. La fin est hautement symbolique. Quelle sensibilité ! Elijah incarne l’espoir d’un avenir meilleur pour celles et ceux que la vie a trop souvent malmené. Pour moi, Elijah est un premier roman qui frise la perfection.

Date de sortie : 27 février 2017
Editeur : Flamant Noir
Collection : FLN.POLARS.THR.
275 pages
19,50€ / 5,99€
Site internet de la maison d’éditions : http://www.editions-flamant-noir.com

Glaise, Franck Bouysse, La manufacture de livres

Au pied du Puy-Violent dans le cantal, dans la chaleur d’août 1914, les hommes se résignent à partir pour la guerre. Les dernières consignes sont données aux femmes et aux enfants: même si on pense revenir avant l’automne, les travaux des champs ne patienteront pas.
Chez les Landry, le père est mobilisé, ne reste que Joseph tout juste quinze ans, en tête à tête avec sa mère et qui ne peut compter que sur Léonard, le vieux voisin. Dans une ferme voisine, c’est Eugène, le fils qui est parti laissant son père, Valette, à ses rancoeurs et à sa rage: une main atrophiée lors d’un accident l’empêche d’accomplir son devoir et d’accompagner les autres hommes. Même son frère, celui de la ville, a pris la route de la guerre. Il a envoyé Hélène et sa fille Anna se réfugier dans la ferme des Valette. L’arrivée des deux femmes va bouleverser l’ordre immuable de la vie dans ces montagnes.

 

Cher Monsieur,

Je me permets de vous vouvoyer, ce qui sera plus simple au vu de ce que j’ai à vous dire : je vous déteste.

Vous nous commencez un splendide roman, tel Roger Martin du Gard et ses Thibault ou Emile et ses Rougeon pour nous laisser tomber comme deux ronds de flan ou retomber comme un splendide soufflé.

Vous me semblez pourtant extrêmement doué : le juste mot collé au bon sentiment, des descriptions champêtres dignes d’un Jean Giono, voire d’un Pagnol hors concours…. Vous savez nous toucher et nous atteindre comme un Cesbron, nous diffuser la tension de votre récit comme un Simenon dans la force de sa créativité pour finalement nous arranger une fin à l’arrachée digne d’un Stephen King.

Mais vous n’êtes pas un Stephen, vous êtes un Franck, le Franck, le Bouysse même. Un individu à la plume poignante, à l’écriture si naturelle, aux serments et aux senteurs si naturelles pourtant…Comment avez-vous pu ainsi vous laisser aller ?

Vous nous bâtissez un récit ardu et semé d’embûches étymologiques, au vocabulaire si précis, si détaillé et si riche que souvent j’en ai regretté de ne pas avoir un dictionnaire sous la main afin de parfaire ma culture. De prime abord ardu, votre richesse d’écriture a su me conquérir et m’accrocher, même si votre lecture fût longue, mais c’est une question de situation.

Tissé dans le fil de l’Histoire sociale et politique d’une époque que les moins de 100 ans ne peuvent connaître (sauf au travers des pages si souvent tournées de ces manuels d’Histoire que nous ont contés nos chers enseignants parce que cela était leur métier…), vous avez su toucher ma fibre familiale, me faire me souvenir qu’un jour je fus adolescent, qu’un jour je fus amoureux pour la première fois.

Pour cela, mille et un merci. Mille et un merci d’avoir su raviver ces braises d’émotions, ces fagots de sentiments depuis si longtemps éteints, ce feu si vite effacé.

Merci aussi d’avoir su nous chanter la complainte du paysan (sans arrière-pensée aucune sur ce mot : celui qui travaille la Terre) qui quoi qu’il arrive, entre la croupe d’une vache et les semis à  planter, n’oublie jamais le droit du sol, le pouvoir de l’argent et la force de la terre mère.

Parce que la mère quand elle n’est pas Terre est néanmoins très terre à terre dès qu’il s’agit de perpétuer la race ou le nom ou le sang, que cela soit vrai ou fabulé, que la malédiction tombe encore une fois au même endroit ou qu’elle tente par tous les moyens de préserver sa progéniture.

Parce la progéniture monsieur c’est tout ce qui leur reste à ces braves gens, et même quand elle est morte, on en garde encore le souvenir chevillé au corps et le souffle enchainé au cœur au point de fabuler, au point de se perdre, au point de transposer sur d’autres ce trop-plein d’amour que l’on ne sait exprimer autrement que par la brusquerie, les confidences incertaines et tâtonnantes, la hargne et la rancœur contenue.

Donc Monsieur Bouysse vous avez su d’une part conquérir mon cœur et mon âme mais Dieu seul sait que je vous en veux ! Car d’un récit que je ne voulais pas voir se terminer, de ces personnages que vous croquez avec tant de simplicité et que vous plongez dans les affres de la vie pour leur donner corps vous nous offrez une fin si fine et si légère que je ne peux qu’être colère malgré toutes ces émotions que vous avez su faire renaître.

Donc, même si ma colère à votre encontre est justifiée, n’en gardez pas le souvenir et donnez-moi juste le plaisir de lire une de vos fresques paysannes si bien écrite et qui sait si bien se mêler au rythme des saisons et au son des cris de cette multitude animale qui nous entoure et que nous oublions d’écouter.

Merci Monsieur Bouysse pour ce merveilleux moment d’écriture si vite terminé, pour cette histoire trop facilement terminée alors qu’elle est si bien contée.

Je vous souhaite une bonne continuation et j’ai hâte de vous relire encore et encore (et rien à secouer des lames de mon plancher).

Cordialement

Le Corbac.

Les Chiens de Détroit de Jérôme Loubry

Synopsis :

« DÉTROIT A PERDU SES REPERES.

SES HABITANTS L’ABANDONNENT.

SES ENFANTS DISPARAISSENT.

2013, à Détroit. Cette ville qui a été la gloire de l’Amérique n’est plus qu’une ruine déserte, un cimetière de buildings.

Cette nuit-là, la jeune inspectrice Sarah Berkhamp mène le groupe d’intervention qui encercle une maison et donne l’assaut. Mais aucun besoin de violence, le suspect attend, assis à l’intérieur. Il a enlevé cinq enfants. Et il est sans doute le Géant de brume, le tueur insaisissable qui a laissé derrière lui sept petits corps, il y a quinze ans. Alors pourquoi supplie-t-il Sarah : « Aidez-moi… » ?

L’histoire s’ouvre donc avec l’arrestation du coupable. Et pourtant, elle ne fait que commencer. À Détroit, personne n’est innocent… »

 

Mon avis : 

Les éditions Calmann-Lévy et la plateforme https://www.netgalley.fr m’ont accordé la lecture du premier livre de Jérôme LOUBRY quelques jours après la « Rétrospective Des blogueurs » à laquelle j’ai participé en septembre, avec plaisir.

Dans ce roman noir intitulé « Les chiens de Détroit », les choses sérieuses commencent quand un homme suspecté d’avoir kidnappé plusieurs enfants, demande à parler à Sarah Berkhamp, une nouvelle recrue.

2013 : L’histoire se répète. Comme en 1998, les enlèvements ont recommencé… Pour gérer le malaise que fait naître chez elle, le déroulement de cette affaire non élucidée, la policière peut compter sur le soutien de Stan, son coéquipier. Ensemble, ils vont tenter de démasquer « Le géant des brumes », cela en dépit de leur fragilité psychologique et de leurs secrets respectifs.

L’auteur a personnifié la principale ville de l’état du Michigan aux États-Unis. Les descriptions  qui, correspondent dans la réalité, au déclin du Détroit de 2013, sont saisissantes. On dirait que dans ce « no man’s land », la version meurtrière du croque-mitaine a de beaux jours devant lui puisque ce sombre récit est l’un des meilleurs thrillers que j’ai lu cette année.

 

Date de sortie : 11 octobre 2017
Editeur : Calmann-Lévy
Collection : Suspense Crime
306 pages
18,90€ / 9,99€
Sites internet : http://calmann-levy.fr / https://www.netgalley.fr

Les Chiens de Détroit (Jérôme Loubry – Calmann Levy Noir)

DÉTROIT A PERDU SES REPÈRES.
SES HABITANTS L’ABANDONNENT.
SES ENFANTS DISPARAISSENT.

2013, à Détroit. Cette ville qui a été la gloire de l’Amérique n’est plus qu’une ruine déserte, un cimetière de buildings.
Cette nuit-là, la jeune inspectrice Sarah Berkhamp mène le groupe d’intervention qui encercle une maison et donne l’assaut. Mais aucun besoin de violence, le suspect attend, assis à l’intérieur. Il a enlevé cinq enfants. Et il est sans doute le Géant de brume, le tueur insaisissable qui a laissé derrière lui sept petits corps, il y a quinze ans. Alors pourquoi supplie-t-il Sarah : « Aidez-moi… » ?
L’histoire s’ouvre donc avec l’arrestation du coupable. Et pourtant, elle ne fait que commencer. À Détroit, personne n’est innocent…

 

« C’est beau une ville la nuit » disait Richard Bohringer, on voit qu’il n’a jamais mis les pieds à Détroit, ou bien c’était il y a longtemps ou bien il a oublié.
Jérôme Loubry lui il s’en souvient très bien de ce fleuron de l’industrie automobile made in USA, de cette ville riche et prospère…sauf que ça date d’une autre époque.
Jérôme il ne nous parle pas de ce Détroit là mais de celui de 2013, celui de l’après faillite de cette ville. Celui qui ressemble plus à une ville dévastée par un ouragan (économique ici en l’occurrence) ou victime d’une sombre malédiction (celle du Géant des Brumes pour l’occasion).
Parce que voyez-vous ici, à Détroit (ou plutôt ce qu’il en reste) un individu au physique peu discret kidnappe des enfants…comme il y a quelques années…sauf qu’avant on les retrouvait mort étranglé très rapidement…
L’histoire que nous conte Les Chiens de Détroit s’étend de la fin du 20ème siècle jusqu’à la fin de la première décennie du 21ème…
Deux siècles. Deux flics. Une Ville.
Et tout cela est ainsi lié par la corrosion, celle qui a rongé la ville, la menant pas après pas à la faillite. Abandon des maisons, des stades, des lieux publics…Erosion du système social et augmentation du chômage. Population en baisse, criminalité en hausse. La ville est abandonnée, livrée à tout un chacun…
La preuve ne dit-on pas que le Géant des Brumes qui à sévit en 1998 est de retour, accompagnés de ses chiens errants. Les enfants ont recommencé à disparaitre après 15 ans de silence.
Déchéance aussi de l’inspecteur Stan Mitchell dont la vie est au diapason de sa ville, parfait écho vivant d’une ville morte et qui tente de s’accrocher, encore un peu…au cas où. Un homme marqué par sa violence qui sombre au fil de l’enquête dans les mêmes abysses de solitude que les rues et les maisons qui l’entourent.
Sarah Berkhamp sert l’intrigue plus que l’atmosphère d’échec social. Son âge, sa nouvelle prise de poste, le coupable qui, arrêté, refuse de parler à quelqu’un d’autre qu’elle. Elle est le moteur de l’intrigue, bravement secondée par Stan, chacun y ajoutant qui son histoire, qui ses secrets, qui sa philosophie…
Plus que le schéma et le sujet de l’enquête (dont je ne vous causerai pas, faut vous laisser du plaisir aussi), les parallèles entre l’homme et la ville, leurs assimilations réciproques de ce qu’ils subissent de la même manière, chacun à son échelle sont le fond de ce premier roman de Jérome Loubry.

Nulle part sur terre de Michael Farris Smith

Synopsis :

« Une femme marche seule avec une petite fille sur une route de Louisiane. Elle n’a nulle part où aller. Partie sans rien quelques années plus tôt de la ville où elle a grandi, elle revient tout aussi démunie. Elle pense avoir connu le pire. Elle se trompe.

Russel a lui aussi quitté sa ville natale, onze ans plus tôt. Pour une peine de prison qui vient tout juste d’arriver à son terme. Il retourne chez lui en pensant avoir réglé sa dette. C’est sans compter sur le désir de vengeance de ceux qui l’attendent.

Dans les paysages désolés de la campagne américaine, un meurtre va réunir ces âmes perdues, dont les vies vont bientôt ne plus tenir qu’à un fil ».

 

Quelques mots sur l’auteur :

« Michael Farris Smith vit à Oxford, Mississippi. Après Une pluie sans fin (Super 8 éditions, 2015), Nulle part sur la terre est son deuxième roman ».

 

Mon avis : 

Nulle part sur terre m’a été recommandé par d’autres blogueurs sur Instagram. Dans ce roman noir, formidablement traduit par Pierre Demarty, les personnages sont admirables. Au milieu des paysages de campagne d’une Amérique désolée dont on refuse souvent d’entendre parler, une mère, sa fille et un repris de justice mobilisent leurs ressources personnelles pour survivre.

Je n’ai cessé de m’interroger : Qu’est-ce qui les a fait fuir ? Qu’est-ce qui lie les trois protagonistes ? Tout au long de cette lecture, nous ne saurons pas de quel côté l’intrigue va se situer. Est-ce le Bien ou le Mal qui triomphera ?

Le style d’écriture de monsieur Michael FARRIS SMITH est particulier. Il manie les mots avec aisance. Je trouve qu’il est vraiment doué pour exprimer le destin solitaire de plusieurs êtres déchus même si certains développements parasitent la structure de son écrit. La fin de cet ouvrage est trop imprécise à mon goût. Il n’en reste pas moins un titre à découvrir de toute urgence !

 

Date de sortie : 24 août 2017
Editeur : Sonatine
450 pages
21€ / 14,99€
Sites internet : http://www.sonatine-editions.fr / https://www.netgalley.fr

La Tanche d’Inge Schilperoord

Synopsis :

« Couronné par le Bronze Owl, nommé cinq fois livre de l’année par la presse, finaliste des plus grands prix littéraires, un premier roman qui a semé le trouble aux Pays-Bas en s’attaquant à un sujet tabou : entrer dans la tête d’un homme en lutte contre lui-même et contre ses pulsions pédophiles. Sombre et captivante, une lecture choc et pourtant nécessaire.

Dans un village de la banlieue d’Amsterdam, au bord de la mer, de nos jours.

Jonathan, la trentaine, sort de prison. Dans le bus qui l’emmène chez sa mère, il se répète ce que le psychologue lui a enseigné : s’il organise rigoureusement ses journées, il sera un homme meilleur.

Jonathan se le promet : il va s’occuper de sa mère, faible, asthmatique, retourner travailler à l’usine de poissons, promener le chien, aller à la pêche. Il restera seul, il ne parlera à personne, il va s’occuper les mains, l’esprit, tout pour ne pas replonger.

Car Jonathan est un pédophile. Il est sorti de prison, faute de preuves. Le psychologue lui a parlé d’un taux de récidive de 80 %. Il sait qu’il ne doit pas se laisser déborder par ses pulsions.

Or, dans ce quartier en démolition où vit sa mère, vivent aussi une mère célibataire et sa fillette… »

 

Quelques mots sur l’auteure :

« Inge Schilperoord est rédactrice et journaliste pour des journaux prestigieux en Hollande, Psychologie Magazine, NRC Handelsblad, Het Parool, et le magazine du festival Crossing Border. Elle a également longtemps exercé en tant que psychologue judiciaire et c’est dans le cadre de son travail, au contact de plusieurs repris de justice, que lui est venue l’idée de La Tanche. Couronné du prestigieux Bronze Owl Award et finaliste de quatre des plus grands prix littéraires aux Pays-Bas, ce premier roman a également été nommé cinq fois livre de l’année par la presse néerlandaise et vient de paraître en Angleterre où il a d’ores et déjà reçu un accueil critique enflammé.

Inge Schilperoord se consacre désormais à l’écriture et partage son temps entre La Haye et Gand ».

 

Mon avis :

Ne mâchons pas nos mots… La couverture de La Tanche est à l’image du quotidien lent de son protagoniste. Elle est fade. Si comme moi, elle vous déplait, je vous encourage à passer outre ce sentiment car le contenu vous invitera indubitablement à réfléchir et à éprouver tout un éventail d’émotions que seul le sujet de cette oeuvre peut provoquer.

Je n’ose imaginer à quel point il a été difficile d’écrire sur la pédophilie. Pourtant l’auteure hollandaise le fait avec beaucoup d’habileté et de sensibilité. Dans ce récit à la première personnage du singulier, elle brosse le portrait d’un prédateur sexuel qui revient vivre en banlieue auprès de sa mère. Leur lieu d’habitation est encombré par les souvenirs d’un bonheur éteint. Tout deux se raccrochent à l’amour qu’ils ont l’un pour l’autre en attendant de savoir si oui ou non, Jonathan retournera en prison.

Elle reste devant son téléviseur pendant qu’il emmène son vieux chien en promenade jusqu’à l’étang où il aime pêcher. Lorsqu’il ne travaille pas à l’usine de poissons, il prépare les repas puis il fait les exercices d’écriture et de concentration conseillés par son médecin. Au fil des pages, le lecteur ressent par moment de la pitié pour cet homme qui lutte contre ses pulsions mais lorsqu’il se confie ouvertement sur ses penchants envers sa toute jeune voisine, on a envie de vomir et de le tuer !!! Saura t-il rester maître de lui-même ?

Le manque d’action et l’atmosphère malsaine de ce livre choc ont rendu ma lecture laborieuse. Mais le postulat de l’écrivaine à savoir, la pédophilie vue comme une pathologie,  en a fait une production indispensable tout à livrophage qui se respecte.

 

Date de sortie : 17 août 2017
Editeur : Belfond
224 pages
21€ / 14,99€
Site internet : https://www.netgalley.fr / http://www.belfond.fr